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Je me réfugie dans la salle de classe

M’occuper de cette famille m’éloigne de mes vraies préoccupations d’enfant qui sont à l’époque d’arriver à grandir dans une famille dysfonctionnelle . Je sais que je dois continuer ma croissance , manger, dormir, apprendre et ces deux adultes me gênent beaucoup dans ces apprentissages essentiels pour moi

Lire la nuit avec une lampe électrique

Dès que je vais commencer à savoir lire, je vais disposer d’un certain nombre de mondes imaginaires dans lesquels plusieurs personnages vont prendre soin de moi et me venir à l’aide, mais tout cela ne va pas émerger en un jour. Je me souviens que cela a pris des mois pour que je puisse faire quelque chose de tous ces mots qu’il faut répéter en classe tous les matins et recopier sur un cahier avec un porte-plume qu’on trempe dans un encrier.

N’aies pas peur, je ne suis pas loin

Il y avait cette boule de vie, d’énergie, de soleil que je sentais vivre, bouger et remuer en moi qui me dictait plein de choses comme l’énergie du monde, le droit de vivre, la force des arbres, la beauté des ciels rouges d’automne, le dialogue des oiseaux entre eux, le bruit de la rivière, l’odeur de l’herbe des champs, le miaulement des chats, l’aboiement des chiens dans la ferme d’en face, tout était vie, mouvement , formes de vie. Ce qui m’animait dans mon corps, dans ma tête était plus puissant que la peur qui me saisissait. Plutôt que de tenter de négocier avec l’ennemi j’ai commencé à apprivoiser ma peur…

Mon enfance m’a faite…

Cela fait quelques années que j’ai envie de partager une partie des acquis de mon expérience, y compris les composantes douloureuses de celle-ci avec le public qui m’a suivi dans mes enseignements, mes formations, mes écrits théoriques. A force de chercher les meilleurs dispositifs pédagogiques pour transformer l’expérience de la maladie en expertise, j’ai été interroger plusieurs champs de mon expérience de vie dans ma propre histoire. Je garde l’impression que ce sont dans les épisodes de ma vie les plus douloureux que j’ai puisé toute l’énergie dont j’ai eu besoin bien des années plus tard pour réaliser quelques projets audacieux.

Aller aux enterrements

Un été ma nourrice perd sa propre mère qui vient mourir à la maison. J’aime cette vieille dame. Elle est malade, il faut la nourrir, la changer. Elle va mourir, on le sait, tous les jours on passe la voir dans la pièce qui est devenue sa chambre de malade. Le jour où elle meurt, nous sommes en train de jouer dans la cour, on nous appelle, on s’assied tous sur les marches d’escalier et on se tait.

Les premières moissonneuses batteuses

Les gens sont au champ, c’est l’ère de la mécanisation, on voit les premières grosses machines arriver dans les champs, les tracteurs se modernisent. Le foin est ramassé par des batteuses, on se déplace chez le voisin qui vient d’acheter une moissonneuse-batteuse, on fête l’arrivée de la machine, on entend parler de crédits sur vingt ans et de mutuelles agricoles.

L’arrivée des voitures dans les villages dans les années 60

Je suis née dans les années 50 en France dans un pays où il venait de se passer des événements beaucoup plus cruels que l’illégitimité de ma naissance. Nous étions en plein babyboom. Cette explosion de naissances était peut-être une réaction normale d’après guerre, une réponse du côté de la vie et de la reconstruction économique pour contrecarrer les effets psychologiques des pertes et des deuils. Il est possible que nous les bébés de l’époque nous nous soyons retrouvés objets d’une pulsion collective sachant qu’il existait deux types de bébés, les légitimes et les illégitimes.

La confiance… par le corps

C’est pendant cet hiver gelé et grâce à ce temps de neige et de glace que va se produire le déclic en moi. Tout d’abord je vais reprendre confiance en la vie grâce à la redécouverte du rire, je vais aussi sentir à nouveau mon corps. En ce sens les chutes répétées vont me faire sortir de la grisaille mentale enfantine dans laquelle je suis enfermée et contrainte à résidence depuis des mois. Sentir mon corps se mouvoir, sentir le froid me piquer les joues et les oreilles, tomber, me relever, regarder avec fierté mes bleus tout cela va m’ouvrir des perspectives de vie.

Cinq ans et demi, séparée de ma famille d’accueil

Lorsque j’atteignis l’âge de cinq ans et demi, mon statut changea. Ma mère qui venait de se marier décida de me rapatrier au domicile conjugal. A la différence des enfants de l’Assistance Publique avec lesquels j’avais passé mes cinq premières années de vie, j’avais une mère qui n’avait pas été déchue de ses droits. Je demeurai donc sous son autorité parentale. Cette femme que je ne connaissais pas et qui était venue me rendre visite une fois par an  pour ne pas perdre ses droits, allait donc me reprendre pour m’emmener chez elle car j’étais sa fille de plein droit.

Je suis née dans les années 50 en France

Je suis née dans les années 50 en France dans un pays où il venait de se passer des événements beaucoup plus cruels que l’illégitimité de ma naissance. Nous étions en plein babyboom. Cette explosion de naissances était peut-être une réaction normale d’après guerre, une réponse du côté de la vie et de la reconstruction économique pour contrecarrer les effets psychologiques des pertes et des deuils. Il est possible que nous les bébés de l’époque nous nous soyons retrouvés objets d’une pulsion collective sachant qu’il existait deux types de bébés, les légitimes et les illégitimes.

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