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Apprentissages et épreuves

La VAE de mon enfance

Enfant-expert

Les enfants déparentalisés apprennent parfois à devenir des enfants experts…

Je suis née dans les années 50 en France

Je suis née dans les années 50 en France dans un pays où il venait de se passer des événements beaucoup plus cruels que l’illégitimité de ma naissance. Nous étions en plein babyboom. Cette explosion de naissances était peut-être une réaction normale d’après guerre, une réponse du côté de la vie et de la reconstruction économique pour contrecarrer les effets psychologiques des pertes et des deuils. Il est possible que nous les bébés de l’époque nous nous soyons retrouvés objets d’une pulsion collective sachant qu’il existait deux types de bébés, les légitimes et les illégitimes.

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Cinq ans et demi, séparée de ma famille d’accueil

Lorsque j’atteignis l’âge de cinq ans et demi, mon statut changea. Ma mère qui venait de se marier décida de me rapatrier au domicile conjugal. A la différence des enfants de l’Assistance Publique avec lesquels j’avais passé mes cinq premières années de vie, j’avais une mère qui n’avait pas été déchue de ses droits. Je demeurai donc sous son autorité parentale. Cette femme que je ne connaissais pas et qui était venue me rendre visite une fois par an  pour ne pas perdre ses droits, allait donc me reprendre pour m’emmener chez elle car j’étais sa fille de plein droit.

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La confiance… par le corps

C’est pendant cet hiver gelé et grâce à ce temps de neige et de glace que va se produire le déclic en moi. Tout d’abord je vais reprendre confiance en la vie grâce à la redécouverte du rire, je vais aussi sentir à nouveau mon corps. En ce sens les chutes répétées vont me faire sortir de la grisaille mentale enfantine dans laquelle je suis enfermée et contrainte à résidence depuis des mois. Sentir mon corps se mouvoir, sentir le froid me piquer les joues et les oreilles, tomber, me relever, regarder avec fierté mes bleus tout cela va m’ouvrir des perspectives de vie.

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Mon enfance m’a faite…

Cela fait quelques années que j’ai envie de partager une partie des acquis de mon expérience, y compris les composantes douloureuses de celle-ci avec le public qui m’a suivi dans mes enseignements, mes formations, mes écrits théoriques. A force de chercher les meilleurs dispositifs pédagogiques pour transformer l’expérience de la maladie en expertise, j’ai été interroger plusieurs champs de mon expérience de vie dans ma propre histoire. Je garde l’impression que ce sont dans les épisodes de ma vie les plus douloureux que j’ai puisé toute l’énergie dont j’ai eu besoin bien des années plus tard pour réaliser quelques projets audacieux.

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N’aies pas peur, je ne suis pas loin

Il y avait cette boule de vie, d’énergie, de soleil que je sentais vivre, bouger et remuer en moi qui me dictait plein de choses comme l’énergie du monde, le droit de vivre, la force des arbres, la beauté des ciels rouges d’automne, le dialogue des oiseaux entre eux, le bruit de la rivière, l’odeur de l’herbe des champs, le miaulement des chats, l’aboiement des chiens dans la ferme d’en face, tout était vie, mouvement , formes de vie. Ce qui m’animait dans mon corps, dans ma tête était plus puissant que la peur qui me saisissait. Plutôt que de tenter de négocier avec l’ennemi j’ai commencé à apprivoiser ma peur…

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Lire la nuit avec une lampe électrique

Dès que je vais commencer à savoir lire, je vais disposer d’un certain nombre de mondes imaginaires dans lesquels plusieurs personnages vont prendre soin de moi et me venir à l’aide, mais tout cela ne va pas émerger en un jour. Je me souviens que cela a pris des mois pour que je puisse faire quelque chose de tous ces mots qu’il faut répéter en classe tous les matins et recopier sur un cahier avec un porte-plume qu’on trempe dans un encrier.

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Je me réfugie dans la salle de classe

M’occuper de cette famille m’éloigne de mes vraies préoccupations d’enfant qui sont à l’époque d’arriver à grandir dans une famille dysfonctionnelle . Je sais que je dois continuer ma croissance , manger, dormir, apprendre et ces deux adultes me gênent beaucoup dans ces apprentissages essentiels pour moi

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Se séparer de ses parents dans sa tête

Je ne me sentais pas malheureuse car tout ce qui se passait était ma réalité et je passais beaucoup de mon énergie à régler et essayer de résoudre les problèmes que cette réalité me posait. Consentir au malheur m’aurait empêché de me battre et de trouver les ressources nécessaires et disponibles pour faire de ma réalité un monde vivable. J’avais certes des décisions à prendre, des dilemmes à trancher, mais ils étaient autant d’ordre moral que d’ordre existentiel. Je devais décider et me repérer entre ce qui était de l’ordre du normal et ce qui était de l’ordre de l’anormal.

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Dois-je décider d’obéir ou désobéir ?

Un problème récurrent va occuper plusieurs de mes soirées : dois-je décider d’obéir ou dois-je décider de désobéir et quelles sont les actions et les règles auxquelles je peux désobéir ? Cela veut dire quoi obéir quand on a sept ans ? Cela veut dire manger ce qu’on nous sert à table, faire ce qu’on nous demande, fais ceci , ne fais pas cela, ceci, fais cela, arrête de sucer ton pouce, ne cours pas, tais-toi, tiens toi droite, ne reprends pas deux fois du même plat, écoutes ce qu’on te dit, ne réponds pas, ne sors pas, ne joues pas avec la fille de la ferme, ne bouges pas, restes tranquille, ne ries pas trop fort, ne te plains pas, arrêtes de te plaindre, dis merci, merci qui ?

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Quand je serai grande

Je vais apprendre toute seule à distinguer ce qui est là et disponible et ce qui relève de l’attente d’un monde meilleur pour moi, car il me faut apprendre une petite philosophie enfantine de la vie. Je ne peux pas passer mon temps à attendre d’être grande. Je dois m’en sortir et faire face tout en pariant et en espérant un « plus tard, quand je serai grande cela sera mieux ». La petite philosophie que je me donnais à l’époque c’est une philosophie morale qui distingue ce qui est bien et ce qui est mal.

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Mes parents, leur fils, Philippe et moi

Un matin, je me suis dit que le monde de ces deux adultes qui avaient pour statut légal d’être mes parents n’était pas mon monde, mais en même temps il était intéressant pour moi de voir ce qui était enseigné et d’étudier comment le monde fonctionnait sans m’englober, car de fait leur seul enfant c’était celui qu’ils avaient eu ensemble. Il y avait donc eux et leur fils et Philippe et moi ! Les choses étaient souvent très claires.

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Donner ma toupie rouge

Pour les jouets c’est la même chose, ce sont les adultes qui choisissent à notre place. Un jour un oncle m’offre une toupie rouge que j’adore. Mon beau père décide que comme j’en ai déjà une qui est bleue, je dois donner la rouge à un enfant du village. Or je préfère la toupie rouge. Pourquoi les adultes se mêlent-ils de ce qui ne les regarde pas ?

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