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Les barricades

Je voudrais raconter l’histoire du point de vue des personnes qui ont vécu l’histoire de ces luttes dans la vie quotidienne. Je ne fais pas partie des héroines de l’histoire des luttes, je fais partie des gens qui ont vécu ces luttes. On n’était rien, on ne faisait pas partie des leaders, on n’était pas des stars. Je n’ai pas fait partie des stars du féminisme, des stars de la lutte LGBT, des grandes stars de la lutte contre le SIDA ;

Les luttes dans la vie quotidienne​ – Exemple

Chapitre 1 Mai 1968 Share on facebook Facebook Share on twitter Twitter Share on linkedin LinkedIn Je voudrais raconter l’histoire du point de vue des personnes qui ont vécu l’histoire de ces luttes dans la vie quotidienne. Je ne fais pas partie des héroines de l’histoire des luttes, je fais partie des gens qui ont […]

Mes parents n’arrivaient pas à faire famille

J’ai découvert que la famille était un ensemble de faits inconfortables, qu’elle était un espace d’apprentissage de l’obéissance, de la servitude affective. J’ai senti que la famille, que l’esprit de famille décourageait le courage.

Donner ma toupie rouge

Pour les jouets c’est la même chose, ce sont les adultes qui choisissent à notre place. Un jour un oncle m’offre une toupie rouge que j’adore. Mon beau père décide que comme j’en ai déjà une qui est bleue, je dois donner la rouge à un enfant du village. Or je préfère la toupie rouge. Pourquoi les adultes se mêlent-ils de ce qui ne les regarde pas ?

Mes parents, leur fils, Philippe et moi

Un matin, je me suis dit que le monde de ces deux adultes qui avaient pour statut légal d’être mes parents n’était pas mon monde, mais en même temps il était intéressant pour moi de voir ce qui était enseigné et d’étudier comment le monde fonctionnait sans m’englober, car de fait leur seul enfant c’était celui qu’ils avaient eu ensemble. Il y avait donc eux et leur fils et Philippe et moi ! Les choses étaient souvent très claires.

Quand je serai grande

Je vais apprendre toute seule à distinguer ce qui est là et disponible et ce qui relève de l’attente d’un monde meilleur pour moi, car il me faut apprendre une petite philosophie enfantine de la vie. Je ne peux pas passer mon temps à attendre d’être grande. Je dois m’en sortir et faire face tout en pariant et en espérant un « plus tard, quand je serai grande cela sera mieux ». La petite philosophie que je me donnais à l’époque c’est une philosophie morale qui distingue ce qui est bien et ce qui est mal.

Dois-je décider d’obéir ou désobéir ?

Un problème récurrent va occuper plusieurs de mes soirées : dois-je décider d’obéir ou dois-je décider de désobéir et quelles sont les actions et les règles auxquelles je peux désobéir ? Cela veut dire quoi obéir quand on a sept ans ? Cela veut dire manger ce qu’on nous sert à table, faire ce qu’on nous demande, fais ceci , ne fais pas cela, ceci, fais cela, arrête de sucer ton pouce, ne cours pas, tais-toi, tiens toi droite, ne reprends pas deux fois du même plat, écoutes ce qu’on te dit, ne réponds pas, ne sors pas, ne joues pas avec la fille de la ferme, ne bouges pas, restes tranquille, ne ries pas trop fort, ne te plains pas, arrêtes de te plaindre, dis merci, merci qui ?

Se séparer de ses parents dans sa tête

Je ne me sentais pas malheureuse car tout ce qui se passait était ma réalité et je passais beaucoup de mon énergie à régler et essayer de résoudre les problèmes que cette réalité me posait. Consentir au malheur m’aurait empêché de me battre et de trouver les ressources nécessaires et disponibles pour faire de ma réalité un monde vivable. J’avais certes des décisions à prendre, des dilemmes à trancher, mais ils étaient autant d’ordre moral que d’ordre existentiel. Je devais décider et me repérer entre ce qui était de l’ordre du normal et ce qui était de l’ordre de l’anormal.

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