Cet article s’intéresse au parcours des malades et aux façons dont leur subjectivité est mobilisée au sein des institutions soignantes et de leur quotidien. Les auteurs interrogent les notions de vulnérabilité et de travail des malades dans le cadre de la relation de dépendance qui existe entre les patients et les institutions de soin. Caractérisée par une perte d’autonomie et un transfert du pouvoir d’agir vers les institutions, elle fragilise la subjectivité des personnes concernées qui doivent se plier aux cadres prescrits par le parcours de soin. Entre construction d’une subjectivité de « bon » malade, pratiques de biographisation et de transgression, il s’agira d’ouvrir une réflexion sur le véritable travail de subjectivation fourni par les patients dans le cadre de cette vulnérabilité relationnelle. Bien que largement prescrits par les institutions soignantes, les discours sur la maladie fournis par les malades peuvent également représenter un travail de resubjectivation et une forme d’agency. Cela, à travers les récits de personnes concernées par et pour elles-mêmes, et ce au moins depuis l’urgence de la crise du VIH/sida mais aussi les premiers récits sur le cancer.