L’éducation thérapeutique représente un champ de pratiques au carrefour de la médecine, du soin et de l’éducation. Son objet est à la fois singulier, inédit et difficile à caractériser, car, quelle que soit l’entrée que l’on choisisse pour explorer le champ, celui des acteurs, des pratiques ou celui des approches théoriques, l’objet risque de nous échapper en permanence si on veut par trop le catégoriser, en tracer les contours ou en repérer les zones de stabilisation. On constate par ailleurs un intérêt social et scientifique pour le champ de l’éducation thérapeutique du patient dans un contexte qui « se manifeste par une multiplication des lieux d’identification, d’analyse et d’évaluation des actions de soin dans les espaces professionnels, dans les espaces de formation ou dans les espaces de recherche ; tantôt l’intention affichée dominante est une intention de professionnalisation, tantôt une intention de production de savoirs, tantôt une intention de production de changements, tantôt les trois à la fois » (Barbier, 2014).