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La vie pardonnable de mes parents 

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Mes épreuves et apprentissages

24/07/2023

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Mes parents ont eu une vie pardonnable et je peux très bien appliquer un regard sociologique sur leur situation et la tragédie intime de leur propre parcours de vie sans que cela atténue les séquelles de leurs incompétences parentales que j’ai dû surmonter les unes après les autres. Cela n’atténue en rien mon expérience vécue mais cela me libère d’un poids  qui consiste pour les enfants déparentalisés à endosser la honte d’avoir eu des parents déficitaires. En échangeant avec mon grand frère , celui ci me faisait remarquer qu’une fois adulte , il avait omis d’évoquer ses malheurs d’enfant car il avait ressenti la honte d’avoir eu des parents comme les nôtres. Il s’était surpris à dire qu’il avait eu une enfance sans problème particulier alors que  son interlocuteur au vu de son dossier médico-social  avec les traces de ses fugues, les rapports  des gendarmes et du médecin insistait lourdement pour lui faire évoquer ce qui était écrit noir sur blanc dans son  dossier. La manière que j’ai trouvé pour faire face  à ce même type de honte a été de me séparer de mes parents et de décider de ne plus jamais les revoir tout en décidant qu’ils avaient eu des vies pardonnables ce que j’ai fini par penser. En effet une femme célibataire dans les années 50 se retrouvant avec deux enfants bâtards est une femmes condamnée par la société et  ses enfants sont de fait stigmatisés, et assignés à une condition sociale inférieure. Nous étions des incidents collatéraux et il était hors de question pour moi d’en rester là. Donc en lâchant du côté du lien avec mes parents, je me suis réconciliée moralement avec mon histoire en posant que leur vie avait été leur vie, leur relation avait été la leur, et qu’il s’agissait pour moi de déguerpir au plus vite. Si je décidais que leur vie faisait partie des vies pardonnables, je me dégageais largement  des problèmes moraux qui accompagnent les relations enfants parents tout au long de la vie en termes d’amour, de dette, de protection mutuelle. Cela ne me dédouanait pas de mes devoirs à leur égard mais en les exerçant d’adulte à adulte et non plus d’enfant à parent, ceux ci se sont trouvés considérablement plus légers à exercer car ils relevaient de la morale  et du droit commun.

 

 

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