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Donner ma toupie rouge

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Mes épreuves et apprentissages

10/09/1963

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Pour les jouets c’est la même chose, ce sont les adultes qui choisissent à notre place. Un jour un oncle m’offre une toupie rouge que j’adore. Mon beau père décide que comme j’en ai déjà une qui est bleue, je dois donner la rouge à un enfant du village. Or je préfère la toupie rouge. Pourquoi les adultes se mêlent-ils de ce qui ne les regarde pas ? Mes parents sont intrusifs, je ressens de plus en plus mal leur main mise sur mon univers d’enfant.

Je ne leur pardonne pas l’histoire de la toupie, je décide de renoncer à l’enfance. Un matin quelques semaines après l’histoire de ce jouet repris, je me lève et je décide que je ne jouerai jamais plus à aucun jeu. Je range tous mes jouets dans une caisse en bois et à partir de ce jour, je n’y retoucherai jamais.

En mettant mon baigneur noir dans le cageot, je suis triste car je m’étais battue pour sa survie mais je n’ai pas pu éviter qu’il ne lui manque un bras. L’histoire de ce baigneur va être un des plus beaux souvenirs de ma grand-mère. Ce Noël -là, elle avait décidé de contribuer à mon éducation, elle m’avait donc acheté un baigneur noir aux cheveux frisés. Elle lui avait tricoté des habits verts, rouge et jaune qui en faisait un être magnifique.

A la fin des vacances de Noël, j’avais donc amené mon baigneur à l’école pour jouer avec les autres petites filles. Je le déballais donc de sa jolie boîte et leur présenter le nouvel arrivé. Elles se mirent alors à faire des mines de dégoût jusqu’à ce que l’une d’entre elle hurle : pouah ! un négro, hue, la hue ! Elles refusèrent de le toucher et bien sûr elles ne cessèrent de se moquer de moi pendant des semaines entières.

Un jour les garçons voulurent s’en mêler, ils allèrent chercher mon baigneur dans sa boîte dans la caisse à jouets dans le bas d’un des placards de la classe. Ils le sortirent discrètement à l’heure de la récréation, le déshabillèrent, et lui cassèrent un bras.

Je n’osais pas rapporter à ma mère car j’avais toujours refusé de répondre aux questions qu’elle me posait sur ce qui se passait pendant les récréations. Je détestais les rapporteurs et en plus je n’avais aucune confiance dans mes parents.

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