J’ai réalisé plus d’une quinzaine d’études à la demande des Ministères de la Santé, de l’Éducation, des Armées portant sur les modalités d’accompagnement des personnes malades du sida, sur la démarche de dépistage et sur l’observance thérapeutique des traitements antirétroviraux et aussi des traitements contre le paludisme.
Ces études avaient pour objet une approche compréhensive et une tentative d’explication de l’expérience vécue de la maladie par les malades, leurs proches mais aussi par l’environnement plus large des sujets.
Il s’agissait essentiellement de conduite d’entretiens, d’analyse des atériaux exposés à une analyse de contenus, de mise en forme de résultats et de recommandations. Ces travaux ont donné lieu à la rédaction de rapports assortis de recommandations selon des formes imposées par les commanditaires publics et gouvernementaux.
Mes contributions essentielles portent sur le counseling comme mode d’accompagnement psychosocial et les résultats montrent l’importance à développer des approches empathiques centrées sur la personne dans toutes les situations de vulnérabilité requérant un changement d’attitudes ou de comportement pour des raisons de prévention, de santé et de maintien en vie.
Les études que j’ai conduites se sont déroulées en France, mais aussi à l’étranger au sens où travaillant sur une épidémie, j’ai conduit des travaux dans les épicentres de l’épidémie en Californie, en Afrique subsaharienne et aussi dans nos espaces de vulnérabilité sociale en France.
Ces études ont toutes été commanditées par des organismes publics ou des institutions sanitaires françaises, étrangères ou internationales mais aussi des agences de recherches comme l’agence nationale de recherche sur le Sida (dir Pr. Kazatchkine, Pr Delfraissy), le Center of Disease Control (Atlanta) en 1997 sur le counseling.
En 1999, j’ai conçu et rédigé la partie counseling d’un essai clinique sur l’efficacité d’une approche empathique (counseling) sur l’amélioration de l’observance des antirétroviraux, avec une évaluation de l’INSERM, conduite par l’unité 379 de Marseille (dir. Pr J.P Moatti). Cet essai portait sur 250 patients et a donné lieu à la modélisation d’une intervention théoriquement fondée (MOTHIV) et à une reconnaissance scientifique internationale de mes travaux et leur dissémination à la fois en France, mais aussi à l’étranger.
Les résultats de cet essai clinique randomisé ont bénéficié d’une reconnaissance de la Société Américaine de Santé Publique, et donné lieu à plus de 30 publications, dont deux ouvrages en direction des professionnels et à plus de 40 actions de formation et de communication dans plus de 8 pays différents. J’ai participé à une dizaine de recherche-actions ayant pour objet la modélisation d’intervention sur l’observance thérapeutique et aussi la création de dispositifs théoriquement fondés en éducation du patient et en formation.
Ma dernière recherche conduite dans le champ de la formation des adultes avait pour objectif de mesurer les compétences relationnelles de 27 personnes de deux réseaux diabète-obésité (Prévart Béthune et RDO-Lille) avant de les former à l’entretien motivationnel et de mesurer ces mêmes compétences à l’issue de la formation et un an plus tard.
On a pu montrer que les compétences relationnelles, comme l’usage de techniques d’entretien telles que la question ouverte et la reformulation, avaient un impact majeur sur la qualité de l’entretien soignant-soigné et que cette compétence se maintenait à 6 ou 9 mois, si les soignants avaient la possibilité d’implanter une approche empathique dans leur lieu d’exercice.